La console rétro à clapet qui change la donne

Dès la sortie de la boîte, la Retroid Pocket Flip2 impose le respect. Avec ses 306 grammes, elle est légère sans faire cheap. La charnière semble robuste et inspire confiance, s’ouvrant avec un clic satisfaisant. Disponible en quatre coloris (Noir, Indigo, 16-bit et Ice Blue transparent), j’ai opté pour le modèle transparent qui laisse entrevoir les composants internes.

Il y a quelque chose de magique à ouvrir une console à clapet. Ce geste simple qui nous ramène aux Game Boy Advance SP et aux Nintendo DS de notre enfance. La Retroid Pocket Flip2 ravive cette nostalgie tout en y ajoutant la puissance nécessaire pour faire tourner des jeux bien plus exigeants. Mais cette console portable à 229 dollars tient-elle vraiment toutes ses promesses ? Voici mon test complet.

La charnière ne présente aucun grincement ni craquement inquiétant, et après plusieurs semaines d’utilisation intensive, je n’ai aucune crainte concernant sa durabilité. Elle peut s’ouvrir complètement à 180 degrés, ce qui permet de l’utiliser posée à plat sur une table.

La console se glisse facilement dans une poche de veste ou un sac, même si son épaisseur la rend moins discrète qu’un smartphone. Mais c’est le prix à payer pour avoir des boutons physiques de qualité.

L’écran : Une claque visuelle

L’écran AMOLED de 5,5 pouces est absolument magnifique, avec des couleurs éclatantes et des noirs parfaits. La définition 1080p sur un format 16:9 à 60Hz offre une fluidité exemplaire pour les jeux rétro comme pour les titres Android modernes.

Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est la richesse des couleurs. La technologie AMOLED améliore considérablement l’expérience de jeu avec ses noirs profonds et ses couleurs vives, rendant les jeux rétro et modernes visuellement saisissants. Même les vieux jeux Super Nintendo reprennent vie sur cet écran.

La seule petite limitation : le rebord en plastique supérieur peut parfois gêner légèrement l’accès au haut de l’écran tactile lors de certaines manipulations. Rien de rédhibitoire, mais c’est bon à savoir.

Performances : Puissante mais pas sans limites

La Flip2 embarque soit un Snapdragon 865, soit un MediaTek Dimensity 1100. J’ai testé la version Snapdragon 865 avec 8 Go de RAM et 128 Go de stockage (extensible par microSD).

L’émulation rétro : Là où elle excelle

C’est clairement le terrain de jeu favori de cette console. Les performances sont excellentes pour la PS2, la GameCube et la Dreamcast, avec upscaling et hacks widescreen pour les jeux compatibles. J’ai pu jouer à God of War II en résolution 2,5x sans ralentissement, et Gran Turismo 4 tourne admirablement bien.

Les jeux PSP fonctionnent de manière fluide en résolution 3x avec le backend Vulkan. C’est un régal de redécouvrir des classiques avec une telle netteté.

Pour les systèmes plus anciens (NES, SNES, Mega Drive, GBA), c’est évidemment une promenade de santé. La console gère aussi très bien la Nintendo DS, ce qui est particulièrement agréable avec son format à clapet.

Les limites : Nintendo Switch et jeux récents

L’émulation Switch est possible mais déconseillée. J’ai eu des résultats très mitigés avec les forks de Yuzu comme Citron. Beaucoup de jeux présentent des freezes, des glitchs graphiques, ou peuvent même éteindre la console. Si vous voulez jouer à des jeux Switch, achetez une Switch.

Le Snapdragon 865 commence à montrer son âge, lancé en 2019. Pour les jeux Android exigeants, ça passe encore (j’ai pu jouer à Genshin Impact en paramètres élevés), mais il ne faudra pas s’attendre à des miracles dans quelques années.

Les contrôles : Bons mais un peu serrés

Les boutons et contrôles sont globalement identiques à ceux du Retroid Pocket 5, ce qui est une bonne chose. Le D-pad style Vita est excellent pour les jeux qui en dépendent. Les sticks analogiques à effet Hall (sans usure) sont un vrai plus, même s’ils sont relativement petits et placés assez haut.

Les contrôles sont un peu étroits, surtout pour les personnes aux grandes mains. Après plusieurs heures de jeu, je n’ai pas ressenti de crampes, mais certains utilisateurs pourraient trouver la disposition moins confortable que sur des consoles plus larges.

Les gâchettes L2/R2 empilées ajoutent de l’épaisseur mais fonctionnent bien. Le bouton power au centre peut sembler étrange au début, mais on s’y habitue vite.

Autonomie et refroidissement

La batterie de 5000 mAh offre environ 4 à 6 heures de jeu selon l’intensité de l’émulation. C’est correct, sans être exceptionnel. Pour les jeux moins gourmands (Game Boy, SNES), vous pourrez facilement atteindre 7-8 heures.

Le système de refroidissement actif avec ventilateur est efficace, mais il peut se faire entendre. Le ventilateur peut parfois être bruyant, contrairement au Retroid Pocket 5 où il était rarement nécessaire. Heureusement, on peut le régler en mode silencieux ou l’ajuster manuellement.

Le logiciel : Android 13 optimisé

La Flip2 tourne sous Android 13 avec le launcher Retroid qui facilite grandement l’accès aux émulateurs et jeux. L’interface est claire et fonctionnelle, avec des options pour gérer les LEDs des sticks, le ventilateur, et basculer entre layouts Nintendo et Xbox.

Un point appréciable : le mode veille fonctionne parfaitement, la console s’endort juste avant que le couvercle ne se ferme et se réveille dès qu’on l’ouvre. Dans de nombreux émulateurs, on peut reprendre directement là où on s’était arrêté.

Retroid ne fournit pas de jeux préinstallés, ce qui est une excellente chose d’un point de vue légal. Vous devrez configurer vos propres émulateurs et ROMs.

Le verdict : Pour qui est cette console ?